En 1998, suite au démantèlement d’un réseau d’exploitation international des enfants sur internet, j’ai été nommée par le directeur de l’UNESCO présidente du « Mouvement de protection mondial de l’enfance ». Le but était de mettre en place un plan d’action mondial de défense et de protection des enfants. C’est ainsi qu’Innocence en Danger naissait.
Suite à une année d’une collaboration fructueuse, j’ai quitté l’UNESCO qui avait atteint ses limites. Je devais aller à la rencontre des victimes, de leurs familles. Faire un travail concret sur le terrain. Se noyer dans des rapports et des études n’avance pas le quotidien des victimes. Il me fallait être proche d’elles, dans l’action. C’est après avoir rencontré les victimes et leurs parents, que ce travail s’est imposé à moi. Suite à plusieurs tentatives de collaboration avec de grandes organisations de protection de l’enfance, j’ai décidé de faire croître Innocence en Danger afin d’être réellement aux côtés des enfants victimes.
Cela fait plus de 17 ans que je mène ce combat, comme une croisade. Aujourd’hui, Innocence en Danger compte une dizaine de bureaux à travers le monde, et nous travaillons avec beaucoup de bénévoles qui ont choisi de nous soutenir. Avec notre équipe, nous sortons les familles de l’isolement et de l’indifférence, car l’enfance est le plus beau moment de la vie et il ne doit pas être synonyme de souffrance et de détresse.
Nous sommes tous responsables du monde que nous laissons à nos enfants. Et je suis convaincue que les maltraitances, tant physiques, psychologiques que sexuelles, comptent parmi les fléaux que nous pouvons contrer. Un jour, nos enfants nous jugerons sur ce que nous avons fait pour eux et je souhaite qu’ils sachent que lorsque nous étions face à l’épreuve, nous ne l’avons pas simplement ignoré.
Comme le dit le neurologue, psychiatre et psychanalyste Dr. Boris Cyrulnik :
Si, au- delà des situations, on voit les hommes, si au-delà des incapacités, on voit les potentialités, alors on est sur le chemin de la résilience.
Convaincus des bienfaits de nos séjours de résilience, une étude scientifique a été menée en Allemagne (étude complète). Les enfants que nous accueillons découvrent la peinture, la sculpture, la photographie, le contact avec les animaux et la nature, etc. afin de déployer leur résilience naturelle. Et ces activités sont des éléments fondamentaux pour reconstruire leur âme et leur corps meurtris.
Jean Paul Dubois, sociologue écrit dans « Une vie Française »:
Ces principes : le bonheur, le goût de la vie et amour, leur recherche ne sont guère héréditaires. Nous devons apprendre à les transmettre aux enfants par les voies de l’amour.
Innocence en Danger n’est pas une œuvre de charité, car lutter contre les discriminations, les préjugés et les injustices n’est pas de la charité. Au contraire, c’est croire en la vie, investir dans l’avenir, nourrir le potentiel dans chaque petit homme ou femme à en devenir. Je suis heureuse de lutter pour les vies de tous ces petits super-héros luttant silencieusement, loin des feux médiatiques.
Sois la différence que tu souhaites voir dans le monde. Mahatama Ghandi