A l’origine, la résilience est la capacité d’un métal à résister aux pressions et à reprendre sa structure initiale après avoir été déformé. En psychologie, on appelle « résilience » la capacité à vivre, à réussir, à se développer en dépit de l’adversité.
(B. Cyrulnik, neuropsychiatre)
Emmy Werner*, psychologue américaine a découvert le concept en 1982 . Elle a suivi à Hawaï 700 enfants sans famille, sans école, vivant dans la rue et victimes d’agressions physiques ou sexuelles. 30 ans plus tard, seul 28% d’entre eux avaient réussi à apprendre un métier, à fonder une famille, sans subir de troubles psychiques majeurs. C’est pourquoi elle en conclut qu’il existe chez les enfants, une capacité particulière à surmonter les traumatismes de la vie. Ces enfants qui ont fait appel à ces capacités innés, sont des enfants dits « résilients »..
*Werner, E.E & Smith R.S, “Vulnerable but invicible : a longitudinal study of resilient children and youth“, New York, McGraw Hill, 1982
L’histoire des séjours de résilience au sein d’Innocence en Danger commence en 2002.
Une maman, dont la fille avait été brutalement violée, s’adresse à Homayra Sellier, fondatrice d’Innocence in Danger movement. Elle lui demanda de l’aide afin de faire sortir la jeune fille du mutisme dans lequel elle avait sombré.
Sachant que la jeune fille aimait les chevaux, Madame Sellier invita l’enfant à passer quelques jours dans un centre équestre.
Le contact avec les animaux aida la jeune fille à surmonter son traumatisme.
Par la suite, elle s’engagea dans un suivi thérapeutique qui lui donna la force de témoigner contre ses agresseurs devant la cour pénale.
Depuis 2003, plus de 2’000enfants victimes de violences sexuelles ont participé à nos séjours de résilience. Chacun de nos séjours est programmé sur mesure, en fonction des besoins des participants.
Ces séjours sont encadrés par une équipe de professionnels pour faciliter la résilience naturelle des participants. Art-thérapeutes, psychologues, pédopsychiatres, médecins, artistes, interprètes, etc. encadrent ces ateliers.
Lire ici l’avis professionnel de Claudia Jankech-Caretta, Spécialiste FSP en psychologie de l’enfant et de l’adolescent et en psychothérapie enfants, adolescents, adultes.
Nos enfants d’aujourd’hui seront les consommateurs, employés, cadres et dirigeants de demain !
Et c’est en prenant conscience d’eux-mêmes, de leurs talents et de leurs passions, que les enfants reprennent progressivement confiance en eux et en l’adulte.
Tous les ateliers proposés ont tous une visée thérapeutique. L’équithérapie, la musicothérapie, la thérapie par le dessin, la musique, le chant, la sculpture, le théâtre, la danse, montage de films, les sorties en forêt, cours de cuisine, trekking, escalade, rafting, natation, ateliers de photographie, calligraphie, découverte de la nature, tai-chi, yoga etc.
Au cours des ateliers, des objectifs personnels ou collectifs son définis. Ces objectifs permettent aux participants de se sentir suffisamment en sécurité pour s’exprimer artistiquement et émotionnellement. C’est ainsi que des liens se tissent entre les enfants confrontés aux mêmes difficultés. Et peu à peu, ils reconstruisent la confiance en eux-mêmes, en l’autre, et en l’avenir.
« Peindre pour prendre conscience de ses contradictions, danser pour dédramatiser ses blessures… La création artistique permet avec l’art thérapie d’accéder à des sentiments enfouis. »
Les ateliers se déroulent en individuel ou en groupe.
« Le goût de vivre n’est pas héréditaire. Mais nous pouvons tous le transmettre à nos enfants par les voies de l’amour et l’apprentissage de l’attention. »
Jean-Paul Dubois, Une vie française, SEUIL, 2005
Sébastien Bohler, docteur en neurobiologie : « La chose la plus importante à retenir à propos des traumatismes de l’enfance […] est que, dans un environnement sûr et favorable dans lequel les besoins fondamentaux de l’enfant (sécurité physique et sécurité affective) sont satisfaits, les dégâts que causent les traumatismes et les abus peuvent être atténués et allégés. »
« L’art thérapie est une stratégie de détour, une ruse qui permet de contourner les souffrances. Se servir de la création artistique pour comprendre les problématiques inconscientes de l’individu, provoque une transformation positive de lui-même… Du pire naît ainsi une construction, une production artistique qui tend vers l’écoute. »
Dr Jean Pierre Klein, L’Art-thérapie, Puf, collection Que sais-je, 1997
Le neurobiologiste le Pr Jean Decety décrit l’empathie comme : « La capacité de ressentir une émotion appropriée en réponse à celle exprimée par autrui, d’effectuer une distinction entre soi et l’autre et de réguler ses propres réponses émotionnelles » .
http://www.leblogdesrapportshumains.fr/quest-ce-que-lempathie/, 2013
Toutes les études le prouvent : un enfant peut se reconstruire s’il est appuyé par au moins un adulte protecteur dans son quotidien.
Les témoignages des participants croisés avec les observations des experts, font état d’une évolution prodigieuse des enfants. Nombre de thérapeutes sont épatés des résultats obtenus en si peu de temps. Car, pour certains, ils n’avaient jamais réussi à obtenir un tel résultat, même après des années de thérapies classiques.
Ces séjours ont de véritables vertus, tant sur le plan neurologique que physique. L’Université de Koblenz en Allemagne, a mené une étude scientifique pour évaluer l’impact de ces séjours de résilience. Lisez l’étude complète ICI. (Version en allemand)
« Je vous remercie tous pour votre accueil, votre gentillesse, votre bonne humeur, pour nos moments de partage, de rires, de larmes quel bien ça fait de se déconnecter de tout et de vivre juste le moment présent. Ces quelques jours auprès de vous mon permise de me poser, ça fait du bien de pouvoir parler librement sans se sentir jugée. Nos échanges étaient riches de sens et fort en émotions. Un immense merci à tous, tendresse. »
Stéphanie, 46 ans
« Grâce à l’association je me sent protéger et pour la première fois je me sens plus seule. Grâce à ce séjour j’ai pu rencontrer des personnes magnifiques qui comme moi avait eu une histoire similaire, on a pu se retrouver et discuter ça m’a fait beaucoup de bien et on a aussi fait des activités. Merci du fond du cœur aux magnifiques personnes de l’association qui nous ont accueilli. Je me suis sentie libre d’être qui je suis et pour la première fois j’ai senti que je renouer avec la partie de moi qui était brisé et perdu depuis des années. Merci infiniment pour toute la bienveillance, l’accueil, l’écoute, le soutien, et les moments où on a ri. »
Coraline, 26 ans